L’opération Tempête décisive est désormais terminée. C’est ce qu’a annoncé le général Ahmed Hasseri, porte-parole de la coalition menée par l’Arabie saoudite. La coalition a affirmé avoir éliminé avec succès les menaces pesant sur les pays voisins du Yémen. Tout laisse à penser que les raids aériens qui ont causé la mort de nombreux civils seraient également une des raisons de cette prise de décision qui a surpris tout le monde. D’autant que l’Organisation mondiale de la santé a publié ce mardi un bilan faisant état de 944 morts et de 3 487 blessés.
L’intervention militaire avait été lancée le 26 mars dernier, à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite. Menée par neuf pays arabes, il s’agissait de stopper l’avancée des rebelles houthistes, accusés de liens avec l’Iran.
Neuf cent quarante-quatre morts plus tard, tombés durant les raids intensifs, la pluie de bombes lâchées par les avions de la coalition arabe, le président yéménite demande cette fois-ci l’arrêt des frappes. Comme ses sauveteurs, il estime avoir endigué le danger. La menace houthiste aurait donc été écartée. Les rebelles chiites auraient perdu leur force de nuisance. Frappés par des avions de combat et par un embargo international pour les empêcher d’acheter des armes, ils seraient très affaiblis.
Vers une intervention terrestre ?
Si les bombardements sont terminés, l’intervention ne s’arrête pas là pour autant. La télévision officielle saoudienne a annoncé le début d’une autre opération au Yémen, baptisée « Restaurer l’espoir ». Celle-ci sera axée sur la sécurité et le contre-terrorisme, et la recherche d’une solution politique pour le Yémen.
Le général Hasseri a par ailleurs précisé que le blocus maritime serait maintenu et que la coalition continuera à empêcher les miliciens houthistes à se déplacer à l’intérieur du pays. Cela pourrait signifier implicitement que la coalition prévoit une intervention terrestre. Le roi Salman a ordonné l’engagement de la garde nationale, une force armée de près de 120 000 hommes, indique notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez. Ces militaires recrutés dans les milieux tribaux ont une parfaite expérience et connaissance du terrain, et notamment de la montagne. Sachant que la frontière entre l’Arabie saoudite et le Yémen est une chaîne montagneuse longue de 1 400 km escarpée, difficile d’accès.