De notre correspondante à Ramallah,
Peu après la découverte des premiers cas de coronavirus à Bethléem, un cordonnier palestinien, Amjad Zaghir, se pose la question : est-ce qu’il y aura assez de masque pour tout le monde ? Il est propriétaire d’une usine de chaussures à Hébron, une ville au sud de la Cisjordanie, et il a une idée : pourquoi ne pas les fabriquer moi-même ?
Alors il achète un masque, l’étudie… cherche dans toute la ville le bon matériau pour le fabriquer. C’était la chose la plus compliquée, dit-il, trouver le fameux tissu, qui corresponde aux standards d’un masque médical. Il consulte ensuite des pharmaciens, puis des ateliers de couture.
Quelques jours après, c’est fait : son usine de chaussures transformée en fabrique de masques pour se protéger du coronavirus, avec une production quotidienne de 500 pièces.
Mais ça, c’était avant qu’il n’embauche 20 personnes ; désormais, il fabrique entre 7 000 et 9 000 masques par jour.
Ce n’est pas le profit qui l’intéresse, précise le gérant, il veut « protéger son peuple, offrir des opportunités de travail, dans une ville où le taux chômage est élevée ».
Amjad Zaghir distribue donc ses masques aux hôpitaux, ou encore à la police palestinienne à qui il les vend pour un prix dérisoire : 25 centimes d’euros. Et il est devenu le premier, et seul fabriquant de masques en Cisjordanie.