De notre correspondante à Istanbul,
Des « progrès », mais toujours pas d’accord. Pour la troisième fois en moins de trois semaines, des officiels turcs et russes se sont assis autour d’une table pour essayer de trouver un compromis au sujet d’Idleb. Le ministère turc des Affaires étrangères, qui accueillait la rencontre, affirme dans un communiqué avoir insisté sur « la nécessité d’un cessez-le-feu dès que possible ».
Mais la marge de manœuvre des négociateurs est étroite. Selon le quotidien pro-gouvernemental Hürriyet, Recep Tayyip Erdogan a sommé la délégation turque de ne concéder « aucun recul ». Hors de question, pour Ankara, de retirer ses troupes d’Idleb et de prendre acte des avancées du régime de Damas sur le terrain ces dernières semaines.
Le président turc fait savoir que son ultimatum court toujours : d’ici dimanche, si les forces du régime syrien n’ont pas reculé, si elles ne se sont pas éloignées des postes militaires tenus par la Turquie, cette dernière menace de passer, à son tour, à l’offensive.
Cela signifierait l’échec des négociations russo-turques, autant qu’une possible rupture dans la relation personnelle entre Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine, qui avaient jusqu’ici toujours réussi à s’entendre au sujet de la Syrie. Le Kremlin a d’ailleurs démenti la tenue d’une rencontre entre les deux hommes le 5 mars, que le président turc présentait pourtant comme acquise.