Un chercheur syrien alerte sur la résurgence du groupe EI dans son pays

Alors que le régime syrien reprend progressivement le contrôle sur une grande majorité de son territoire, certaines voix alertent de la montée en puissance de l'organisation État islamique. Parmi elles, celle de Ahmad Mhidi chercheur syrien qui travaille sur la résolution des conflits. De passage à Paris, RFI l'a rencontré.

Ahmad Mhidi vient de Deir Ezzor, cette ville pétrolière du nord-est syrien contrôlé par les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS). Ce chercheur tente d'unir les acteurs régionaux et internationaux contre la montée en puissance de l'organisation État islamique.

« Pour Daesh, Deir Ezzor est un bon endroit pour se faire de l'argent, grâce au pétrole. Nous sommes obligés de transporter le pétrole en camion au milieu du désert et Daesh arrête les conducteurs et leur demande de l'argent. Ils menacent aussi des hommes d'affaires ou même des notables qui travaillent avec les autorités. Ils leur demandent de l'argent pour les épargner », explique-t-il.

Pour Ahmad Mhidi, il est certain que si les États-Unis quittent définitivement la zone, comme l'a promis Donald Trump, le régime de Bachar el-Assad en reprendra le contrôle et sera incapable de faire face au groupe terroriste.  

« L'EI est beaucoup plus fort sur les territoires du régime que sur ceux des Forces démocratiques syriennes. Il suffit de regarder les zones reconquises, elles sont complètement vides. Les gens ont fui et il n'y a aucun soutien à la population. Donc si le régime prend le contrôle de nouveaux territoires cela ne fera que donner plus de liberté de mouvement à l'EI. »

En attendant, Ahmad Mihdi voyage de pays en pays pour mobiliser la communauté internationale en espérant qu'un plan de lutte sur le long terme soit enfin mis en place.

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