Benyamin Netanyahu entre plan de paix et absence d'immunité

Donald Trump doit dévoiler ce mardi son plan visant à résoudre le conflit israélo-palestinien. Ce « deal du siècle », tel qu'il fut nommé par le président américain, est préparé et attendu depuis près de trois ans. Déjà reçu à la Maison Blanche lundi, Benyamin Netanyahu a assuré qu'il s'agissait de « l'opportunité du siècle ».

Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil

La Maison Blanche pourrait donner son aval pour l'annexion par Israël de pans entiers de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé. Mais Benyamin Netanyahu demeure tout de même sous la pression de l'extrême-droite au sein de sa coalition. Yamina, la formation dirigée par le ministre de la Défense, a notamment réaffirmé son opposition à toute concession territoriale et à la formation d'un État palestinien, même sur une partie réduite de la Cisjordanie.

Désamorcer les tensions avec la frange la plus à droite

Pour désamorcer les tensions avec la frange la plus à droite de son électorat, Benyamin Netanyahu s'est fait accompagner à Washington des représentants des colons. Ils logent au même hôtel que lui afin que le chef du gouvernement puisse les tenir informés de ses conversations avec l'administration Trump. Il les a d'ailleurs rencontrés, ce lundi, après son passage à la Maison Blanche.

Benyamin Netanyahu souhaite obtenir le soutien de l'ensemble de sa coalition et agir rapidement, déposant probablement un projet de loi d'annexion au Parlement avant les élections du 2 mars. La manœuvre lui permettrait de mettre son rival, Benny Gantz, dans une position délicate, lui qui se déclare favorable au plan Trump, mais après le scrutin. Mais le dirigeant du conseil de Yesha, organisme représentant les colonies, confiait ce mardi matin au site Times of Israel ne pas pouvoir dormir, estimant ce plan « horrible pour les colonies ».

Le Premier ministre israélien doit se rendre à Moscou mercredi pour présenter le plan de Trump, a annoncé un porte-parole.

Netanyahu renonce à sa demande d'immunité

Et de manière concomitante sur la scène intérieure, Benyamin Netanyahu a renoncé ce mardi à sa demande d'une immunité parlementaire face aux accusations de corruption. Il avait demandé au début du mois à bénéficier d'une immunité parlementaire après sa mise en examen, mais il a finalement fait marche arrière dans la matinée, juste avant un vote à la Knesset sur cette requête.

« Je ne laisserai pas mes adversaires politiques utiliser ceci pour troubler la démarche historique que je mène », a-t-il indiqué dans un communiqué alors qu'il se trouve à Washington, assurant que « plus tard », il « anéantira » les accusations faites contre lui.

Mais cette marche arrière est aussi un aveu d'échec : Benyamin Netanyahu ne disposait pas d'une majorité à la Knesset et l'opposition a réussi à avancer rapidement pour rejeter sa demande. Désormais, la mise en examen va être transmise au tribunal de Jérusalem : Benyamin Netanyahu est assuré d'avoir un procès.

Les détails du plan demeurent confidentiels pour le moment, mais de l'avis général, cette vision d'une paix israélo-palestinienne de l'administration Trump devrait adopter bon nombre des revendications de la droite israélienne.

Partager :