Avec notre correspondante à Bagdad, Lucile Wassermann
« Non à l'Amérique » et « non à l'Iran ». Sur la place Tahrir, des milliers de manifestants crient d'une même voix leur colère contre les deux pays. Face à eux, on peut lire sur une affiche, accrochée à la façade d'un immeuble : « Gardez votre guerre loin de l'Irak ».
Depuis début octobre, ces protestataires conspuent la classe politique et demandent la fin des ingérences étrangères. La source, de tous leurs problèmes, dénonce Hassanin, un manifestant sur la place.
« C'est exactement pour cela qu'on rejette toute intervention étrangère, pour éviter cette situation qui transforme l'Irak en une zone de guerre entre les États-Unis et l'Iran », souligne l’activiste.
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Ces manifestants pointent particulièrement du doigt les groupes armés irakiens proches de Téhéran qui appellent à la vengeance depuis la mort du général Soleimani, faisant craindre une nouvelle escalade en Irak.
Hassanin, d'une carrure massive, préfère se montrer rassurant : « Ce sont des miliciens. On connait leur loyauté envers l'Iran, on sait qui les finance, mais inchallah, il n'y aura pas de guerre ici. »
Les manifestations avaient été éclipsées par les tensions entre Washington et Téhéran. Le temps est désormais à l'apaisement et ces protestataires comptent bien faire de ces récents événements, un argument de taille dans leur combat contre les ingérences étrangères.
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