Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
La rare fois où Carlos Ghosn a souri lors de sa conférence de presse mercredi 8 janvier à Beyrouth, c’est à son épouse Carole, assise au premier rang. Il n’a pas manqué, ce jour-là, d’exprimer des marques d’affection et de gratitude à son égard.
Depuis l’arrestation de son mari en novembre 2018, Carole Ghosn est au cœur de la tourmente. Le couple s’est rencontré lors d’un dîner de gala à New York en 2013. Ils se sont mariés trois ans plus tard. Carole Nahas est issue d’une grande famille de la bourgeoisie chrétienne d’origine syrienne, elle a trois enfants d’un premier mariage.
Discrète mais déterminée, cette diplômée en sciences politiques, qui a passé une grande partie de sa vie aux États-Unis, a joué un rôle central dans la défense de son mari dès le début de son épreuve. Elle est restée à ses côtés à Tokyo jusqu’en avril 2019, avant qu’elle ne quitte le Japon sur les conseils de son époux, qui craignait qu’elle ne soit à son tour dans le viseur de la justice japonaise.
Carole Ghosn a remué ciel et terre pour soutenir son mari partout dans le monde. C’est elle qui recrute sa nouvelle équipe d’avocats au Japon. En France, elle voit à plusieurs reprises l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui rencontre Carlos Ghosn pendant quatre-vingt-dix minutes au Japon en octobre. Aux États-Unis, elle interpelle Donald Trump.
Mais c’est à Beyrouth qu’elle passe le plus clair de son temps. À Beyrouth où elle se livre à un lobbying actif auprès des dirigeants politiques, et qui sera finalement, l’ultime refuge de Carlos Ghosn.
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