avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
La conférence de presse sera organisée ce mercredi en début d'après-midi dans une salle du siège de l’Ordre de la presse libanaise, situé dans un quartier ultra-sécurisé puisque le bâtiment se trouve non loin de la résidence officielle du président du Parlement, Nabih Berri, la deuxième personnalité de l’Etat.
Le choix de l’emplacement n’est pas anodin, aussi bien sur le plan de la sécurité que de la symbolique, car ce syndicat regroupe les patrons de la presse libanaise. Près de 150 journalistes sont attendus, dont une centaine représentant des médias occidentaux, japonais ou arabes.
Un membre de l’entourage de Carlos Ghosn a affirmé que l’ex-PDG de Renault-Nissan doit prononcer une allocution de près d’une demi-heure avant de prendre les questions. Il exposera sa version des faits concernant son arrestation, liée, selon lui, au contrôle du groupe automobile qu’il dirigeait. Il s’emploiera à dénoncer ce qu’il appelle la « partialité » du système judiciaire japonais et la « persécution politique » dont il affirme avoir été victime.
Le président libanais Michel Aoun a reçu l’ambassadeur du Japon à Beyrouth
C’est le premier contact officiel entre les deux pays depuis la fuite de Carlos Ghosn. Selon la présidence libanaise, le diplomate aurait sollicité la « coopération » du Liban pour éviter les « répercussions négatives » de cette affaire sur les relations bilatérales.
Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé mardi soir que Beyrouth souhaitait préserver de bonnes relations avec le Japon, et que celles-ci ne devraient pas se détériorer à cause d’un homme. Il a cependant écarté une éventuelle extradition de Carlos Ghosn.
Rappelons que le Japon a sollicité hier le soutien des autorités libanaises et déploré la fuite qualifiée de « regrettable » du magnat déchu de l’industrie automobile. Le ministre de la Justice lui a fait écho en rappelant que l’ex-patron de Renault-Nissan était entré au Liban de manière légale, soulignant qu’il n’existait pas d’accord de coopération judiciaire et d’extradition avec le Japon.
Un autre ministre, proche de la présidence, Salim Jreissati, a relativisé le poids économique du Japon au Liban. C’est dans un contexte plutôt favorable que Carlos Ghosn commence sa bataille contre la justice japonaise à partir de son pays d’origine.
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