De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
« Le président Trump mérite toute notre estime », a déclaré Benyamin Netanyahu lors du Conseil des ministres, dimanche 5 janvier. Mais la réaction israélienne demeure limitée. L'assassinat de Qassem Soleimani ouvre une période d'incertitudes pour le pays. Les dirigeants israéliens n'ont d'ailleurs jamais osé passer eux-mêmes à l'acte, relève Ofer Zalzberg, analyste à International Crisis Group : « Ça fait des années que les généraux de l'armée israélienne considèrent cela. Et la décision répétitivement était que cela était trop dangereux. Du point de vue de l'escalade qui peut être déclenchée ».
Actuellement, les dirigeants israéliens essayent de ne pas attirer l'attention sur le pays et préfèrent laisser Washington en première ligne. En tant qu'allié des États-Unis, Israël pourrait être la cible de représailles, de l'Iran directement ou de ses alliés dans la région, comme le Hezbollah libanais : « Le Hezbollah a actuellement environ 130 missiles qui visent Israël et qui peuvent créer beaucoup de problèmes pour les infrastructures civiles, le gaz maritime, les aéroports. Et ça, c'est vraiment le scénario le plus concret.»
« Mais il y a aussi des craintes stratégiques, peut-être plus probables », estime Ofer Zalzberg: un retrait d'Irak de la part des Etats-Unis pourrait renforcer l'influence irannienne au Proche-Orient et offrir à la république Islamique un couloir territorial de Téhéran à Beyrouth.