Après l'assaut de l’ambassade des États-Unis à Bagdad, Trump menace Téhéran

Des milliers de manifestants avaient investi mardi le sas de sécurité de l'ambassade. Après un appel au calme du Premier ministre irakien, certains se sont retirés, mais plusieurs centaines de personnes se sont installées devant le complexe américain. Le président américain en vacances en Floride a immédiatement accusé Téhéran d’être à l’origine de cet assaut.

Un vaste sit-in s'est organisé mardi soir devant l'ambassade américaine avec des centaines de protestataires installés sous des tentes dans l'intention d'y passer la nuit. Sur les murs de la représentation diplomatique, les protestataires ont écrit « non à l'Amérique », ou encore « fermé sur ordre des brigades de la résistance ».

La confrontation n'est donc pas terminée, et des militaires américains ont été héliportés dans l'enceinte du complexe. Plus tôt dans la journée, des milliers de personnes rassemblées à l'origine pour les obsèques des 25 combattants paramilitaires irakiens tués dans des raids américains avaient investi la zone verte, partie ultra-sécurisée de la ville, et réussi à entrer dans l'ambassade, où ils ont détruit du matériel et jeté des pierres sur les tours de surveillance tandis que les Américains faisaient usage de bombes lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour les déloger. 

Les affrontements ont fait 62 blessés selon l'organisation qui fédère les milices pro-iraniennes à l'origine de la manifestation. Les brigades du Hezbollah iranien ont déclaré que les événements de mardi marquaient «une première leçon» pour Donald Trump. Le président américain, dans un message provocateur, a menacé Téhéran de devoir « payer le prix fort » pour cette attaque.


Les États-Unis attribuent à l’Iran la responsabilité de l’attaque

Avec notre correspondante à Washington,  Anne Corpet

« L’Iran sera tenu pleinement responsable des vies perdues ou des dégâts dans nos installations. Ils paieront le prix fort. Ce n’est pas une mise en garde, c’est une menace », a prévenu Donald Trump après la journée de heurts autour de l’ambassade américaine de Bagdad.

Dès le début de la matinée, le président avait attribué à Téhéran la mort d’un sous-traitant américain vendredi, et avait accusé les Iraniens d’avoir orchestré l’attaque contre la représentation diplomatique des États-Unis.

Dans un autre message, Donald Trump assure que le personnel américain est sain et sauf, grâce au déploiement, précise-t-il, du matériel militaire le plus meurtrier du monde. Le président américain, qui s’est entretenu au téléphone dans la journée avec le Premier ministre irakien, remercie également les autorités de Bagdad pour leur réponse rapide.

Le secrétaire américain à la Défense a annoncé le déploiement de troupes supplémentaires pour protéger l’ambassade à Bagdad. La Maison Blanche veut à tout prix éviter des débordements graves. « L’Anti Benghazi », a tweeté Donald Trump, en référence à l’assaut contre le bâtiment diplomatique américain en 2012 qui s’était soldé par la mort de l’ambassadeur américain en Libye.

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