« Cette guerre est finie », a lancé le commandant en chef des Gardiens de la Révolution, le général de division Hossein Salami, aux manifestants qui scandaient « À bas l'Amérique », « À bas Israël », « À bas les séditieux ». « Le coup de grâce a été porté » à l'ennemi, a ajouté l'officier à la tête de l'armée idéologique de la République islamique d'Iran.
Composée de femmes en tchador, d'hommes en civil ou de clercs chiites enturbannés, jeunes et moins jeunes, la foule a convergé par différentes avenues vers la place Enghelab (« Révolution » en persan). Nombre de participants brandissaient des portraits de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique, dont le général Salami a vanté les « compétences », appelant chaque Iranien à le suivre.
« Grand rassemblement populaire »
Sans donner d'estimation précise de la participation, plusieurs agences iraniennes ont qualifié la manifestation de « grand rassemblement populaire ». La République islamique dit avoir ramené le calme après plusieurs jours de manifestations de colère et de violences ayant éclaté le 15 novembre, quelques heures après l'annonce d'une hausse surprise du prix de l'essence.
L'accès à l'internet mondial, qui avait été coupé par les autorités dès le 16 novembre au soir dans l'ensemble du pays, n'avait toujours pas été rétabli à son niveau d'avant la crise lundi 25 novembre, en fin d'après-midi.
Plus de cent morts selon Amnesty
Les autorités iraniennes ont fait état de cinq décès dans ces troubles, mais Amnesty International estime qu'au moins 143 contestataires auraient été tués. « La communauté internationale doit dénoncer l'usage intentionnel de la force létale par les forces de sécurité iraniennes ayant conduit au meurtre d'au moins 143 manifestants dans les rassemblements qui avaient éclaté le 15 novembre », écrit l'ONG de défense des droits humains dans un communiqué. De son côté, l'ONU a dit craindre « des dizaines » de morts.
Depuis plusieurs jours, les autorités répètent que la contestation, au cours de laquelle des stations-service, des commissariats, des mosquées et des bâtiments publics ont été incendiés ou attaqués, est le résultat d'un « complot » ourdi à l'étranger. S'adressant « une nouvelle fois aux ennemis » que sont « l'Amérique, la Grande-Bretagne, Israël, la maison des Saoud (la famille royale d'Arabie saoudite, ndlr) », le général Salami a lancé: « Si vous violez nos lignes rouges, nous vous détruirons ».
(Avec AFP)