[Reportage] En Irak, le clergé chiite cherche une issue à la crise

Les autorités religieuses appellent les partis politiques au pouvoir à répondre favorablement aux revendications populaires. Vendredi, jour de grande prière, les religieux se sont exprimés depuis la ville sainte chiite de Kerbala.

Avec nos envoyés spéciaux à Kerbala, Sami Boukhelifa et Boris Vichith

L’appel à la prière retentit dans la mosquée de Kerbala. Sous la coupole, des milliers de fidèles et l’imam qui entame bientôt son prêche. Ce vendredi, il n’est qu’un simple messager chargé de lire une lettre du grand ayatollah Ali al-Sistani, figure de l’islam chiite.

« Les partis politiques au pouvoir ont aujourd’hui la chance unique de répondre favorablement aux revendications des citoyens. Il faut mettre en place un plan de sortie de crise », dit-il.

Debout, les poings en l’air, les fidèles saluent ces paroles. Parmi eux, au premier rang, Afdhal al-Shami, responsable à l’administration des lieux saints de Kerbala. Il accepte de nous parler à la fin de la prière.

« Malheureusement en Irak la classe politique n’a jamais joué son rôle. Les responsables n’ont jamais rien fait pour ce peuple opprimé qui a souffert toute sa vie des attentats terroristes et des tueries. Donc cette révolte populaire est plus que logique, il fallait que cette colère explose », souligne-t-il.

Et Afdhal al-Shami ajoute : « Le peuple irakien rejette l’injustice sociale. Et donc la situation doit changer. Mais le vide politique entraîne le chaos. Regardez la Libye par exemple. Il faut un changement progressif et la rue doit maintenir la pression pacifiquement pour que parvenions véritablement à régler les problèmes de notre pays. »

Lors de ce prêche du vendredi, le clergé chiite a également appelé les forces de l’ordre à garantir la sécurité des manifestants.

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