Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
C'est en faisant le V de la victoire avec ses doigts que Heba al-Labadi a regagné la Jordanie ce mercredi, traversant le pont sur le Jourdain où elle avait été arrêtée en août dernier. Cette jeune femme, Jordanienne d'origine palestinienne, était en grève de la faim depuis 42 jours pour protester contre sa détention. Abdelrahmane Mehri, arrêté au même poste-frontière en septembre et atteint d'un cancer, a lui aussi été libéré dans la journée.
Selon le ministre jordanien des Affaires étrangères, le sort de ces deux ressortissants était suivi au plus haut sommet de l'État. Le roi Abdallah donnait lui-même les instructions. Et la semaine dernière, en geste de protestation, Amman avait rappelé son ambassadeur en Israël pour consultations. Le diplomate devrait désormais regagner Tel-Aviv dans les prochains jours.
La relation entre la Jordanie et Israël est « un pilier de la stabilité régionale » assurait lundi Benyamin Netanyahu. Sur le plan sécuritaire mais aussi pour l'accès à l'eau dans une région désertique, les relations bilatérales sont importantes aux deux pays. Mais elles demeurent sensibles, la Jordanie réclame désormais la restitution de deux parcelles louées par Israël et les 25 ans du traité de paix, fin octobre, n'ont été marqués par aucune célébration ni d'un côté ni de l'autre.