Avec notre correspondante à Washington, Loubna Anaki
Durant son discours, le président américain n’a pas hésité à décrire le raid des commandos en donnant des détails très précis. À plusieurs reprises, il a répété que le leader du groupe État islamique était mort en pleurant et criant. Donald Trump assure avoir suivi l’opération en image et en temps réel. « C’était formidable à voir, comme dans un film », a-t-il précisé.
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Mais aujourd’hui, des experts militaires assurent que si Donald Trump a bien suivi l’opération, il est impossible qu’il y ait eu du son. Et les images retransmises depuis le terrain ne pouvaient être que des images prises du ciel ou de l’extérieur du bâtiment, des images infrarouges montrant la progression des militaires grâce à leurs empreintes thermiques.
Interrogé sur ces détails, le secrétaire d’État à la Défense, qui était présent dans la même pièce que Donald Trump, a préféré ne pas trop répondre au sujet des pleurs et des cris. Il a tout simplement déclaré qu’il n’avait pas ces détails-là et que le président avait sans doute discuté avec des membres du commando.
Chose possible, mais cela veut dire que Donald Trump n’y a pas directement assisté comme il s’en est vanté. Ce lundi matin, Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait éventuellement rendre une partie de la vidéo du raid publique.
Par ailleurs, lors de son discours, le président américain n’a pas manqué de s’attribuer le succès de ce raid. Mais selon des responsables militaires, sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie a mis en péril toute l’opération. Il était au courant que les renseignements et l’armée étaient sur la trace d’Abou Bakr al-Baghdadi, mais a tout de même maintenu sa décision, prenant tout le monde de court et précipitant le passage à l’action des militaires.