Avec notre correspondante à Bagdad, Lucile Wassermann
De jour comme de nuit, les manifestants se relayent sur la place Tahrir à Bagdad. Certains choisissent même de dormir sur place. Hassan, la trentaine, n'est pas rentré chez lui depuis trois jours dit-il : « Nous ne partirons pas et nous mourrons ici s'il le faut. Nous ne voulons pas de l’Iran, pas de l’Amérique, pas d’Arabie saoudite, pas du Qatar, des Émirats… juste l’Irak ! Et retrouver nos droits ! »
Quelques mètres plus loin, les manifestants confrontent les forces de sécurité sur le pont de la République, qui mène à la Zone verte où se trouvent les principales institutions politiques.
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Sajad, 27 ans, a été blessé ce samedi par un tir de grenades assourdissantes. Il déroule son bandage pour montrer ses blessures. « On applaudissez, en chantant que nous étions tous pour l’Irak. Puis ils ont commencé à nous tirer dessus. Avec des gaz lacrymogènes, du gaz poivré, des grenades assourdissantes, et des balles en caoutchouc », raconte-t-il.
Des grenades que les manifestants renvoient régulièrement contre les forces de sécurité.
En haut d'un immeuble qui surplombe la place Tahrir, des dizaines de protestataires lancent des pierres et des cocktails Molotov. Depuis trois jours, le centre-ville prend des airs de champ de bataille et les tirs raisonnent régulièrement dans toute la ville, là encore, de jour comme de nuit.