Avec notre correspondant au Liban, Nicolas Feldmann
Les manifestants restent mobilisés. Ils ont à nouveau rassemblé ce soir sur la place al-Nour.
Vue d’en haut, la scène est assez impressionnante : des centaines de téléphones qui scintillent, des marées de drapeaux rouges et blancs aux couleurs du Liban et perchés sur le rebord d’un immeuble plusieurs DJ haranguent cette foule compacte.
L’ambiance à Tripoli est à la fête, mais derrière cette bonne humeur apparente, les manifestants sont venus une nouvelle fois crier sa colère contre une classe politique jugée corrompue.
Les slogans sont les mêmes que ces cinq derniers jours : « le peuple veut la chute du régime », «révolution » répètent aussi d’une seule voix les manifestants.
Ni les réformes annoncées hier ni les mots du Premier ministre n’ont calmé la rue. Le chef du gouvernement Saad Hariri n’échappe pas à ce mouvement de défiance ici à Tripoli, ville sunnite, et donc l’un de ses bastions.
Juste devant moi, accroché à la fenêtre d’un immeuble désaffecté un vieux portrait du Premier ministre a été déchiré. Le message est donc clair : c’est tout un système que les manifestants, jeunes pour la plupart, veulent balayer pour le sixième soir de suite.