Liban: malgré les annonces du pouvoir, la rue ne lâche rien

Au Liban, la rue ne lâche rien malgré les annonces du pouvoir qui avait notamment promis hier un budget 2020 sans impôts supplémentaires et une baisse de 50% des salaires des hommes politiques. Les manifestations se poursuivent au sixième jour de rassemblements montres à Beyrouth et à Tripoli, la grande cité du Nord, pour réclamer le départ d'une classe politique jugée incompétente et corrompue.

Avec notre correspondant au Liban, Nicolas Feldmann

Les manifestants restent mobilisés. Ils ont à nouveau rassemblé ce soir sur la place al-Nour.

Vue d’en haut, la scène est assez impressionnante : des centaines de téléphones qui scintillent, des marées de drapeaux rouges et blancs aux couleurs du Liban et perchés sur le rebord d’un immeuble plusieurs DJ haranguent cette foule compacte.

L’ambiance à Tripoli est à la fête, mais derrière cette bonne humeur apparente, les manifestants sont venus une nouvelle fois crier sa colère contre une classe politique jugée corrompue.

Les slogans sont les mêmes que ces cinq derniers jours : « le peuple veut la chute du régime », «révolution » répètent aussi d’une seule voix les manifestants.

Ni les réformes annoncées hier ni les mots du Premier ministre n’ont calmé  la rue. Le chef du gouvernement Saad Hariri n’échappe pas à ce mouvement de défiance  ici à Tripoli, ville sunnite, et donc l’un de ses bastions.

Juste devant moi, accroché à la fenêtre d’un immeuble désaffecté  un vieux portrait du Premier ministre a été déchiré. Le message est donc clair : c’est tout un système que les manifestants, jeunes pour la plupart, veulent balayer pour le sixième soir de suite.    

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