Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Le compte à rebours a commencé. Il s’affiche même en haut à droite de l’écran sur la chaîne publique turque anglophone, TRT World. À 22h, heure locale, ce mardi 22 octobre, Ankara décidera de reprendre ou d’arrêter son offensive contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.
Son armée et ses services de renseignement scrutent une bande de 32 kilomètres de profondeur sur 120 kilomètres de long, entre Tal Abyad et Ras al-Aïn. C’est là, entre ces deux villes dont l’une a été capturée par Ankara dès le début de l’offensive et l’autre que les forces kurdes ont quittée dimanche, que s’étire la première partie de la « zone de sécurité » voulue par la Turquie. Ce mardi soir, si Recep Tayyip Erdogan estime que les combattants kurdes ont évacué la zone, il considérera que la première phase de son plan a réussi.
La suite se jouera en Russie, avec le président Vladimir Poutine qu’il rencontre ce mardi. Pour agrandir cette zone tampon, Ankara va en effet devoir négocier avec Moscou, allié du régime de Bachar el-Assad, dont les forces se sont déployées dans plusieurs régions du nord-est de la Syrie. Recep Tayyip Erdogan veut une zone de 444 kilomètres de long pour y renvoyer jusqu’à 2 millions de Syriens actuellement réfugiés en Turquie.
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