C’était une décision attendue, alors que l’Allemagne avait annoncé plus tôt dans la journée qu’elle interdisait les livraisons d’armes vers la Turquie. « La France a décidé de suspendre tout projet d'exportation de matériels de guerre susceptibles d'être employés dans le cadre de l'offensive en Turquie », précise le communiqué publié samedi soir.
Certes, la France n’est pas le principal fournisseur de la Turquie, avec 45 millions de matériels exportés en 2018. Mais en ajoutant l’Allemagne et les Pays-Bas, qui ont également annoncé interdire toutes exportations, la Turquie devrait tout de même ressentir l’impact de ces mesures. La Finlande, ainsi que la Norvège, avaient également annoncé de telles mesures.
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Les principaux fournisseurs européens d'Ankara en matière d’armement sont l’Espagne et l’Italie, qui exportent à eux deux, selon l’institut indépendant suédois SIPRI, pour plus de 250 millions de dollars de matériels. Des pays qui se situent bien loin du principal allié de la Turquie, les États-Unis, qui auraient exporté pour près de 300 millions de dollars d’armement en 2018.
L’Union européenne souhaite se pencher sur une réponse commune ce lundi, à l’occasion du conseil des Affaires étrangères. Un conseil auquel participera finalement le chef de la diplomatie néerlandaise, qui a décidé de bousculer son agenda et de déplacer un voyage en Inde afin de pouvoir y assister.