Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
De nombreux pans de cette opération israélienne dans le territoire palestinien demeurent inconnus : la nature de la mission du commando israélien et le nom des soldats restent notamment protégés par le secret-défense. Et certains points de l'enquête de l'armée israélienne sont en contradiction avec les témoignages recueillis sur place par RFI. Mais la publication de ces conclusions lève un peu le voile sur cette mystérieuse opération ratée.
Le soir du 11 novembre 2018, un commando israélien se trouve dans les rues de Khan Younès, une ville densément peuplée du sud de la bande de Gaza. Les soldats sont dans deux voitures distinctes : un des véhicules attire l'attention des autorités palestiniennes, qui commencent à interroger les Israéliens. Et après trois quarts d’heures d'un interrogatoire de plus en plus musclé, le commandant du groupe israélien décide d'ouvrir le feu. Trois hommes du Hamas et un soldat israélien membre du Tsahel sont alors tués, tous par les tirs du commandant.
Malgré les erreurs stratégiques, l'armée israélienne estime que la réaction de ses soldats a été bonne. En moins de 20 minutes, l'ensemble du commando était de retour en Israël en ayant détruit les éléments les plus compromettants. Mais certains éléments stratégiques, reconnaît l'armée, n'avaient pas suffisamment été préparés : la couverture du commando a notamment été démasquée. Cette opération fut un « échec sans précédent », estime le quotidien Haaretz, qui évoque une restructuration en profondeur du renseignement militaire qui a suivie.