De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
Sabine S. avait quitté l’Allemagne fin 2013 avant de séjourner jusqu’à l’été 2017 en Syrie et en Irak. Arrêtée par les forces de sécurité kurdes, elle a été retenue ensuite sur place avant de rentrer dans son pays l’an passé. Elle avait ensuite été arrêtée et mise en prison en attendant son procès.
Après avoir rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique, elle avait épousé un combattant de Daech, tué plus tard lors d’attaques aériennes. Sabine S. ne se contentait pas d’être une femme au foyer. La jeune Allemande de 32 ans avait un blog sur internet où elle faisait l’apologie de l’organisation Etat islamique. On pouvait notamment y voir des photos d’exécutions. Elle a également contribué à diffuser des vidéos de propagande sur le Net et disposait d’armes pour lesquelles elle avait reçu une formation.
À son retour, elle avait affirmé avoir été choquée par les exécutions et n’avoir utilisé son blog que pour surmonter ses traumatismes. Une thèse que le tribunal de Stuttgart n’a pas suivi. Il a condamné Sabine S. à cinq ans de prison. Cette décision pourrait faire école pour condamner d’autres femmes revenues du jihad. Le tribunal a fondé son jugement sur le droit international : en occupant avec sa famille une maison de personnes ayant fui Daech, elle a contribué à conforter l’emprise de l’organisation.