Liban: attaque d'un convoi officiel, la communauté druze sous tension

Le convoi du ministre des Affaires des réfugiés Saleh al-Gharib, proche de Damas et du Hezbollah, attaqué dans la région d’Aley, au sud-est de Beyrouth.

Avec notre correspondant à Beyrouth,  Paul Khalifeh

Le convoi de Saleh al-Gharib a été attaqué aux armes automatiques par des partisans du leader druze anti-syrien Walid Joumblatt, après une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et Gebran Bassil, chef du plus grand parti chrétien du Liban, le Courant patriotique libre. Les protestataires s’étaient rassemblés pour empêcher Gebran Bassil de se rendre dans un village qui a connu des massacres entre les deux communautés dans les années 80. Deux de ses gardes du corps ont été tués et un troisième blessé, provoquant une forte tension au sein de la communauté druze.

Après l’incident, des partisans du clan druze pro-syrien et proche du Hezbollah, auquel appartient Saleh al-Gharib, ont bloqué des routes dans plusieurs régions du pays, et des hommes en armes ont fait leur apparition. Le chef de ce clan, le député Talal Arslan, a réclamé que les coupables du meurtre de ses deux partisans soient traduits en justice.

Walid Joumblatt, qui se trouve à l’extérieur du pays, a indirectement fait assumer la responsabilité de l’incident à Gebran Bassil, qu’il a qualifié de « nouveau venu en politique », l’invitant à prendre « conscience des équilibres délicats qui régissent la Montagne » druzo-chrétienne.

La situation a été jugée assez grave pour que le président de la République, Michel Aoun, convoque le Conseil supérieur de Défense, la plus haute instance sécuritaire du pays, à une réunion urgente lundi matin. Entretemps, l’armée libanaise a renforcé ses patrouilles et a procédé à la réouverture des routes fermées par les protestataires.

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