Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Le feu a ravagé des milliers d’hectares de champs, mais il est difficile de connaître la réelle étendue des dégâts. Les Nations unies parlent de la perte de 5 % de toutes les cultures de Syrie. La sécheresse en a détruit une partie. L’ONU dénonce l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Les combats ont également provoqué des incendies. Mais à Idleb, des groupes armés ont délibérément mis le feu aux récoltes. Les jihadistes et les forces pro-Assad s’accusent mutuellement d’affamer la population.
300 000 nouveaux déplacés
Hervé Verhoosel le porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) s'insurge contre cette situation : « Savoir qui est à l’origine de ces feux n’est pas le plus important. Le plus important c’est qu’il est inacceptable de prendre, une fois de plus, la population civile en otage. D’utiliser la distribution et la production de nourriture comme une arme de guerre. C’est quelque chose qu’on voit parfois dans certains conflits, mais l’ampleur pourrait être beaucoup plus importante en Syrie, on le verra dans les prochaines semaines. La vérité c’est que ça n’arrive pas souvent ».
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Les dernières violences ont encore fait 300 000 déplacés. Ils sont plus de 6 millions désormais dans le pays. Et ils sont autant à avoir des difficultés pour se nourrir. Le Programme alimentaire mondial en aide un peu plus de la moitié. L’organisation appelle toutes les parties à laisser les humanitaires accéder aux civils piégés par les combats. Et à cesser leurs attaques sur les zones agricoles.