Pour la Maison Blanche, la menace est identifiée en Irak : le Hached al-Chaabi, ces milices populaires irakiennes chiites proches de l’Iran, constitue un réel danger, selon Washington. Autrefois en première ligne dans la lutte contre le groupe État Islamique, elles pourraient désormais cibler les intérêts américains dans le pays, explique Bill Urban, commandant des forces américaines au Moyen-Orient.
Pourtant quelques heures auparavant, le général britannique Chris Ghika, porte-parole de la coalition internationale, tenait des propos bien plus rassurants : « Suis-je préoccupé par un éventuel danger ? Non, pas vraiment ! Nous prenons les mesures de sécurité nécessaires pour intervenir dans cette région. Oui, il existe des menaces et elles sont régulièrement passées en revue. Ne vous attendez pas à ce que je décrive en détail nos mesures de sécurité, mais sachez qu’elles sont satisfaisantes et nous n’avons pas l’intention de les modifier, ni d’augmenter notre niveau d’alerte. »
Cette déclaration est une rupture dans l’unité affichée par les membres de la coalition internationale au Moyen-Orient. Mais elle est le résultat de cette tension voulue par la Maison Blanche.
Washington déploie un porte-avions en face des côtes iraniennes, tout en déclarant ne pas vouloir la guerre, mais en ordonnant à une partie de son personnel diplomatique non essentiel de quitter l’Irak.
Détroit d'Ormuz, une voie maritime stratégique
Les tensions croissantes entre l'Iran, les États-Unis et les pays arabes de la région font craindre une escalade qui pourrait perturber le trafic du détroit d’Ormuz, une artère cruciale pour le commerce mondial.
Le détroit d’Ormuz, qui relie le golfe Persique et le golfe d’Oman, se situe entre l’Iran et le Sultanat d’Oman. C’est une voie maritime stratégique pour le trafic mondial de pétrole. Il relie les producteurs du Moyen-Orient aux marchés d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord. 17,5 millions de barils traversent chaque jour ce couloir, soit presque 20% de l’offre mondiale. Les prix de l'or noir pourraient donc facilement flamber en cas d'embrasement de la situation dans la zone.
Le détroit est également une porte d’entrée commerciale essentielle pour les pays de la région, très dépendants des importations. C'est un couloir international où tous les navires ont le droit de passer.
Mais le détroit d’Ormuz se trouve dans une zone très militarisée avec la présence de plusieurs bases américaines, dont une Française à Abou Dhabi. Une présence militaire que Téhéran dénonce régulièrement. L'Iran menace de bloquer le détroit en cas d’action militaire des États-Unis.