L’Iran pourrait revenir sur une partie de l’accord sur le nucléaire

L’Iran pourrait annoncer ce mercredi 8 mai une réduction de ses engagements pris au titre de l'accord sur le nucléaire de 2015, un an après le retrait des États-Unis de l’accord et le rétablissement des sanctions. La France met en garde Téhéran, cela pourrait entraîner des sanctions européennes

L'accord sur le nucléaire de 2015 garantit le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, en échange de la levée des sanctions. Malgré le retrait des États-Unis et le rétablissement des sanctions américaines en mai 2018, Téhéran a continué à respecter l'accord, comme l'a confirmé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans chacun de ses rapports.

Mais selon la presse iranienne, le président Hassan Rohani est sur le point d'annoncer des « mesures de réciprocité », sans autre précision à ce stade.

Selon l'agence officielle Irna, le président iranien Hassan Rohani doit envoyer une lettre aux dirigeants français, britannique, allemand, russe et chinois, pour annoncer une réduction des engagements de l'Iran prévus dans le cadre de l'accord nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

Cette décision est une réaction à la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire il y a un an et les sanctions américaines, notamment sur le pétrole, qui ont empêché une normalisation des relations des relations commerciales  entre Téhéran et le reste du monde et plongé l'économie iranienne dans une crise sans précédent.

Aucune précision n'a été donnée sur ce que l'Iran compte faire. Mais le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, enverra en même temps une lettre à la chef de la diplomatie européenne pour donner des détails techniques sur les mesures que l'Iran compte prendre.

Selon les médias iraniens, Téhéran pourrait reprendre une partie de ses activités d'enrichissement d'uranium, annoncer l'arrêt de l'application du protocole additionnel ou faire des annonces sur l’accès des observateurs aux installations nucléaires.

Téhéran exige que les sanctions pétrolières et bancaires appliquées depuis un an par les États-Unis soient levées et que l'on revienne à la situation d'avant mai 2018. La décision de Téhéran devrait indéniablement accroître les tensions entre l'Iran et les États-Unis, ainsi que dans toute la région, alors que les Etats-Unis viennent de dépêcher l'un de leurs porte-avions dans la région en agitant une « menace crédible » venant d'Iran.

De son côté, la France a déjà averti les autorités de Téhéran : des violations de l'accord de 2015 entraîneraient des sanctions européennes.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sera à Moscou mercredi 8 mai pour rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov dans un contexte de tensions accrues avec les États-Unis, a annoncé mardi 7 mai la diplomatie russe.

Le 8 avril dernier, Washington a inscrit les Gardiens de la révolution iraniens sur sa liste des organisations terroristes. En réponse, une loi iranienne considère désormais tous les soldats américains déployés au Moyen-Orient comme des terroristes.

► À (re)lire : L'Iran face au durcissement des sanctions américaines sur le pétrole

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