Aucune conférence de presse n'était prévue à l'issue de la rencontre entre Emmanuel Macron et le roi de Bahreïn Hamed ben Issa Al Khalifa.
Dans un communiqué, la présidence française s'est félicitée de « l'importance du partenariat » entre les deux pays et a encouragé les autorités de Bahreïn à rétablir « un dialogue politique incluant l'ensemble des composantes de la société ». Pour Paris, « la garantie des droits est indissociable de la stabilité ».
Les mots peuvent sembler inoffensifs, mais le sujet est ultra-sensible dans un pays régulièrement critiqué pour sa répression de toute forme d'opposition. Ces propos ont suffisamment déplu aux autorités du royaume pour que le ministre bahreïnien des Affaires étrangères Cheikh Khalid ben Ahmed al Khalifa rédige un démenti. Selon lui, la question du dialogue politique n'a jamais été soulevée lors du face à face à l'Elysée.
La situation à Bahreïn s'est durcie lors des Printemps arabes de 2011. Les manifestations ont été rapidement réprimées. Des centaines d'opposants ont depuis été condamnés à de la prison. Dans ce pays à majorité chiite mais dirigé par une dynastie sunnite, les autorités accusent systématiquement l'Iran de tentatives de déstabilisation de Bahreïn.
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En juin 2018 déjà, des inquiétudes exprimées sur Twitter par l'ambassadrice de France à Bahreïn, Cécile Longé, avaient suscité la colère des dirigeants bahreïniens. L'ambassadrice avait exprimé sa préoccupation quant au
« traitement des défenseurs des droits de l'homme et des opposants politiques dans le pays » et critiqué la confirmation de la condamnation à cinq ans de prison contre l'opposant Nabil Raja.