Les premiers jours, alors que plusieurs villes du Nord du pays étaient recouvertes d’un, voire deux ou trois mètres d'eau, de nombreux internautes ont publié des vidéos pour dénoncer l'absence du gouverneur - qui était parti à l'étranger pour un voyage privé -, ou l'absence des responsables gouvernementaux. Notamment le président Hassan Rohani qui était, selon les médias, en vacances dans le sud du pays.
Dans d'autres régions, notamment au Khouzistan et au Lorestan, à la frontière irakienne, des habitants ont dénoncé dans des vidéos le manque d'aide reçue des autorités.
Un outil de communication pour les conservateurs
Les réseaux sociaux les mieux organisés étaient cependant ceux liés aux conservateurs, qui ont largement montré la présence des Gardiens de la Révolution, des membres des milices populaires islamistes, les fameux bassidjis, ou les religieux et les réseaux des mosquées. De nombreuses photos et vidéos ont ainsi été partagées pour montrer leur mobilisation. L’une des plus virales montre des religieux enturbannés déblayant, à l’aide de pelles, la boue dans les ruelles ou les maisons des particuliers.
Alors que des internautes critiquaient ces vidéos en affirmant qu'il fallait d'abord enlever son turban pour éviter toute propagande, d'autres répondaient que ceux qui critiquaient les religieux feraient mieux de prendre une pelle pour aider la population.
Sur une autre vidéo, on voit des volontaires de la milice populaire islamiste en train de construire une maison pour une famille qui a perdu la sienne.
Dès les premiers jours des inondations, une vidéo montrant le chef des Gardiens de la Révolution, marchant dans l'eau et donnant des ordres, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Avec de telles images, la principale force armée du pays voulait montrer sa présence face à la désorganisation du gouvernement.
Même le général Ghassem Soleimani, le chef de la force Qods des Gardiens de la révolution, chargé des opérations extérieures, notamment au Proche-Orient, a annoncé qu'il allait rester pendant un mois dans les régions du Sud-Ouest, gravement touchées par les inondations, pour superviser les opérations de secours.
Tous les dons sont centralisés par deux organisations
D'autres groupes se sont également mobilisés sur les réseaux sociaux pour aider les populations sinistrées. Des particulier et des petits groupes ont ainsi lancé des appels en ligne pour que les gens envoient de la nourriture, des vêtements ou des couvertures, qui ont ensuite été acheminés sur place.
Mais contrairement à l'année dernière, lors du séisme qui avait touché la région de Kermanshah, la justice a bloqué tous les comptes bancaires que des célébrités avaient créés pour obtenir de l'argent. Il y a un an, en effet, une partie de l'aide n'était pas arrivée à la population. Cette fois, tout a été centralisé au niveau du Croissant rouge iranien et du Comité de l'entraide de l'imam Khomeiny, qui supervise l'aide aux plus démunis.
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