Avec notre correspondant à Beyrouth, Nicolas Feldmann
Sur les réseaux sociaux, des photos d’avenues quasi-désertes, des files de voitures devant les stations-service. Alep tourne au ralenti.
« Les gens sont très démoralisés, raconte Monseigneur Tobji, évêque maronite de la ville, vous trouvez toutes les rues vides de voitures, l’autocar ne passe plus pour prendre des élèves, des marchands ont fermé leur atelier. »
Comme dans le reste du pays, les Aleppins sont soumis à un rationnement sur l’essence, 20 litres tous les 5 jours par conducteur. « On va à pied, à bicyclette. Nous épargnons pour l’électricité, le mazout, ça nous aide pour le générateur donc on reste un peu sans électricité pendant la journée », poursuit-il.
Les prix sur les denrées de première nécessité augmentent aussi. D'après les habitants interrogés : +30% en plus sur le riz ou le sucre. « Le pays est en train de subir une autre phase de la guerre, confie Georges Sabbé, frère mariste résidant à Alep. Ils sont en train de punir le peuple syrien. Il n’est pas normal que des écoles ou des activités au service de la population puissent de plus en plus s’arrêter parce qu'on manque de gazole, de mazout. »
Et pour tenter d’alléger quelque peu la pression, le gouvernement syrien a annoncé la semaine dernière la reprise de l‘activité de la raffinerie de Banaias à l’ouest du pays. Insuffisant cependant pour enrayer les pénuries.