Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
L’ambition est de démarrer un cercle vertueux, mais les Britanniques et les Américains, notamment, ont exprimé certains doutes. Alors, l’optimisme affiché par l’ONU est-il lui aussi surtout de façade ?
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen s’est en tout cas félicité, lundi 15 avril, d’une diminution des combats dans la zone d’Hodeïda, et il a surtout annoncé que les belligérants y avaient accepté un plan de redéploiement de leurs troupes. Une évolution positive donc, mais à relativiser.
Des dizaines de morts civils
D’abord, le processus reste très lent. Quatre mois après les accords de Stockholm, Martin Griffiths en est seulement à se féliciter d’un engagement de retrait des combattants, et sans donner aucun calendrier. Quant aux ravitaillements humanitaires, ils sont toujours empêchés de parvenir aux populations civiles. Par ailleurs, d’autres régions du pays ont, quant à elles, connu récemment de nouvelles escalades de violence.
Le responsable des affaires humanitaires de l’ONU a ainsi évoqué plusieurs drames ayant fait souvent des dizaines de morts civils, mais aussi les centaines de milliers de déplacés récents, les menaces sur l’approvisionnement en eau, ou bien la résurgence d’une épidémie de choléra qui toucheraient « directement ou indirectement » toutes les familles yéménites.
Estimant que douze millions de personnes auront très bientôt besoin d’une aide d’urgence, Mark Lowcock a exhorté les bailleurs à débloquer les fonds nécessaires, alors que les financements auraient baissé : moins 80% par rapport à l’an passé.
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