Qu'elle soit étrangère ou irakienne, Bagdad est prête à juger toute personne soupçonnée de terrorisme. Face à l'embarras des pays occidentaux quant au sort de leurs ressortissants partis faire le jihad en Syrie, les autorités irakiennes ont d'ailleurs récemment proposé une solution : elles s'occuperaient de les juger en échange de deux milliards de dollars avec de possibles frais additionnels.
En ce qui concerne les Irakiens arrêtés de l'autre côté de la frontière, ils sont déjà en route vers les tribunaux bagdadiens. Ils sont officiellement 900 et seront jugés par petits groupes.
Pourtant depuis 2017 et l'annonce de la victoire irakienne contre le groupe État islamique, les organisations de défense des droits de l'homme s'époumonent : les procès sont bâclés, basés sur des aveux souvent obtenus sous la torture.
Le travail de mémoire d'après-guerre ne peut donc pas se faire correctement ce qui risque d'empêcher la reconstruction aussi bien des victimes que du pays qui reste très instable.
Ce processus judiciaire encourage par exemple la délation. Certaines familles sunnites se retrouvent ainsi expropriées dans l'unique but de loger d'autres personnes dans leur propriété.