Avec notre envoyé spécial dans la région de Baghouz, Sami Boukhelifa
Un rare moment de répit pour les YPJ. Nous sommes au nord de Baghouz, en plein désert syrien. Ici, tous les jours des camions déversent des flots ininterrompus de membres du groupe Etat islamique. Sous le commandement de Lilwa el-Abdellah, les combattantes arabo-kurdes en treillis militaire prennent en charge les femmes et les enfants de jihadistes.
« Nous faisons de notre mieux pour leur offrir le meilleur accueil possible, explique Lilwa. Nous n’allons pas les maltraiter, parce qu’elles sont épouses de jihadistes. Et c’est pareil pour les enfants, il faut en prendre soin. Ces femmes ont joué un rôle au sein de Daech. Mais tout ça, c’est fini. »
Lilwa el-Abdallah ne croit pas si bien dire. Elle est interpellée par une femme en niqab. La jihadiste lance alors : « Vous n’êtes qu’une mécréante, vous devriez avoir honte de votre tenue vestimentaire et vous couvrir le corps. »
« Vous savez, toutes ces femmes ont vécu des années dans l’obscurantisme, souligne Lilwa. Aujourd’hui, nous devons les guider vers le droit chemin, leur montrer qu’une femme peut jouer un rôle au sein de la société, qu’elle peut prendre des postes de responsabilités en politique ou dans l’armée, par exemple. »
Agée de 25 ans à peine, Lilwa el-Abdallah est issue d’une famille arabe, traditionnellement plus conservatrice que les familles kurdes. Elle lutte sans relâche pour l’émancipation des femmes.