Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
La prière du vendredi rassemble toutes les semaines des milliers de fidèles sur l’Esplanade des Mosquées. Mais cette fois-ci, l'enceinte était particulièrement pleine, certains ont même prié à l'extérieur. Une mobilisation qui se voulait une mise en garde aux autorités israéliennes, assure Slimane Shkeraat, un habitant de Jérusalem.
« La raison pour laquelle nous étions plus nombreux, c'est parce que le gouvernement israélien nous interdit de prier dans les salles de la porte de la Miséricorde. Ils veulent mettre la main dessus », explique-t-il.
La justice israélienne a demandé aux autorités religieuses musulmanes de refermer les salles situées porte de la Miséricorde. Un recul inenvisageable pour les Palestiniens qui redécouvrent ce lieu, souligne Bilal Qabaha, venu d'une ville arabe israélienne dans le nord du pays.
« On pensait qu'il y aurait des problèmes avec la porte de la Miséricorde, dit-il. La plupart sont venus pour voir la porte de la Miséricorde parce qu'elle était fermée depuis 16 ans. Tout le monde était curieux de la voir. »
Pour Bilal Qabaha, il y avait deux fois plus de monde ce vendredi que la semaine dernière. Mais malgré quelques appels à manifester, les fidèles se sont dispersés dans le calme. Par crainte de violences de la part de la police israélienne, estime ce trentenaire.
« Les gens ont compris comment l'occupant pense et ils préfèrent s'éloigner pour protéger leur vie, estime-t-il. Même avec toute cette foule, il ne s'est rien passé. Personne n'a rien dit. »
Quelques slogans ont tout de même été lancés, mais ils n'ont guère été repris par la foule plus affairée à rentrer chez elle ou faire quelques achats.