La conclusion de cette conférence sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient était bien plus mesurée que les prises de paroles américaines plus tôt dans la journée, toutes concentrées autour de la construction d’une unité face à la menace iranienne. Cette fois, le ministre polonais des Affaires étrangères a pris la parole en premier en annonçant le lancement du processus de Varsovie, rapporte notre envoyée spéciale à Varsovie, Oriane Verdier.
Les différents participants à la conférence d’aujourd’hui seront invités à des groupes de travail sur le long terme pour trouver des solutions concrètes sur des sujets tels que le terrorisme, la lutte contre la prolifération de missiles balistiques ou encore le soutien de l’aide humanitaire dans les zones concernées.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’est félicité des discussions menées aujourd’hui, même s’il a reconnu que des divisions persistent notamment avec l’Union européenne sur la stratégie à adopter face à l’Iran.
Washington presse les Européens de rompre avec l'Iran
De son côté le vice-président américain Mike Pence a félicité certains pays comme l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis pour leur aide dans l'application des sanctions américaine sur Téhéran. Il a cependant critiqué le refus de certains Européens d'en faire de même. « Le temps est venu pour nos partenaires européens de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien », a plaidé le vice-président américain.
« Certains de nos principaux partenaires européens n’ont pas été coopératifs. Ils ont été les instigateurs de la création d’un mécanisme qui va à l’encontre de nos sanctions. Il y a seulement deux semaines la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un mécanisme de financement spécial qui permettrait de remplacer des paiements internationaux soumis à des sanctions. Ils appellent cela un outil à but spécifique, nous appelons ça un effort pour casser les sanctions américaines contre le meurtrier régime révolutionnaire iranien », a déclaré Mike Pence.
« C’est un mauvais pas qui ne fera que renforcer l’Iran, affaiblir l’Union européenne et créer encore plus de distance entre l’UE et les Etats Unis. L'heure est venue pour nos partenaires européens de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien et de se joindre à nous pour faire peser des pressions diplomatiques et économiques afin d'offrir la paix et la sécurité que mérite le peuple iranien, la région et le monde entier », a ajouté Mike Pence.
Un plan américain de résolution du conflit israélo-palestinien a également été présenté aujourd’hui. Mais l’Autorité palestinienne avait refusé de participer à la conférence. Et si les pays du Golfe et Israël semblent avoir discuté ensemble de la stratégie à mener face à l’Iran, il semble difficile de les voir se mettre d'accord sur une question telle que le conflit israélo-palestinien.
Benyamin Netanyahu qualifie la conférence de « tournant historique »
Le Premier ministre israélien a qualifié ce jeudi de « tournant historique » la conférence sur le Moyen-Orient à Varsovie où il a rencontré des dirigeants arabes, unis dans un front commun contre l'Iran.
Benyamin Netanyahu n'a pas caché sa satisfaction après un dîner mercredi soir au château royal de Varsovie, où il était à la même table que des hauts responsables d'Arabie saoudite, des Émirats Arabes Unis et de Bahreïn, dont aucun ne reconnaît l'État hébreu. Et ce jeudi jeudi matin devant la presse le chef du gouvernement israélien s'est réjoui qu'un Premier ministre israélien et des ministres des principaux pays arabes soient dans une même salle côte à côte et aient parlé « sur un ton particulièrement fort, avec clarté et unité contre le danger commun du régime iranien ».
Benyamin Netanyahu a rencontré hier en tête-à-tête Youssef ben Alaoui ben Abdallah, le chef de la diplomatie d'Oman. C'était la deuxième rencontre entre Netanyahu et des dirigeants omanais après sa visite à Mascate en octobre dernier. Le Premier ministre israélien a déclaré au chef de la diplomatie d'Oman que la décision du sultan Qabous de le recevoir à Mascate « est en train de changer le monde ». Il assure que d'autres pays arabes sont en train de se rapprocher d'Israël.
L'Autorité palestinienne n'a pas réagi à la rencontre d'hier et elle cherche plutôt à minimiser ce rapprochement et souligne que les relations d'Oman avec Israël ne sont pas nouvelles. Le Hamas, lui, a condamné cette rencontre. Le mouvement islamiste palestinien rejette « toute normalisation avec l'occupation israélienne » et affirme qu'« elle ne sert que les intérêts politiques et électoraux de Netanyahu », rapporte notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil.
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