Syrie : les Kurdes et Damas rejettent l’idée d’une «zone de sécurité»

L'annonce du retrait militaire américain de Syrie entraîne une cascade de réactions et de conséquences depuis plusieurs semaines. La Turquie, qui partage une frontière avec la Syrie, affirme vouloir imposer ce qu'elle appelle une « zone de sécurité » de 30 km en territoire syrien. L'idée vient d'être rejetée par les Kurdes de Syrie dont les forces sont actuellement implantées dans cette région. La Russie exprime également ses réticences.

La priorité de la Turquie est toujours d'empêcher la formation d'une entité kurde dans le nord de la Syrie car Ankara est en conflit ouvert avec les mouvements autonomistes kurdes sur son sol comme à ses frontières. C'est pour cela que la Turquie a applaudi le mois dernier l'annonce du retrait militaire américain de Syrie.

Privés de ce soutien américain, les Kurdes de Syrie apparaissaient alors à la merci d'une opération armée que le président turc Recep Tayyip Erdogan annonce comme imminente.

Depuis, les Etats-Unis ont nuancé l'annonce de leur retrait et Donald Trump a dit son opposition à une intervention militaire turque contre les Kurdes de Syrie, tout en exprimant son soutien à l'idée d'une « zone de sécurité » qui serait contrôlée par les Turcs en territoire syrien.

Damas veut reconquérier ses territoires perdus

C'est ce scénario qui – sans surprise – a été rejeté ces dernières heures par Damas et par les Kurdes de Syrie. Quant à Russie, soutien du régime de Bachar el-Assad, elle exprime clairement ses réticences. « Nous sommes convaincus que l'issue optimale, et la seule qui soit juste, est un passage de ces territoires sous contrôle du gouvernement syrien, des forces armées syriennes et de leurs structures administratives », estime le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Le pouvoir syrien de Bachar el-Assad a bien l'intention de poursuivre sa reconquête méthodique des territoires perdus pendant les années de conflit. Aujourd'hui ce sont ses alliés, Russie en tête, qui entendent dire qui va remplir le vide laissé par le retrait américain.


■ Un attentat de l'EI contre la coalition internationale fait 15 morts à Manbij

Au moins 15 personnes, dont au moins un Américain, ont été tuées ce mercredi dans un attentat-suicide ayant visé une patrouille de la coalition emmenée par Washington, à Manbij, dans le nord de la Syrie, selon le bilan de l'ONG OSDH. « Neuf civils ont été tués », ainsi que cinq combattants d'une alliance arabo-kurde accompagnant la patrouille, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

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