Le rétablissement des relations diplomatiques entre Damas et Abou Dhabi n'est pas une mesure isolée. Il s'inscrit dans le cadre de la réintégration de la Syrie dans le concert des nations arabes, sept ans après avoir été suspendue de la Ligue arabe à l'initiative des États du Golfe, qui soutenaient la rébellion, souligne notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Le 16 décembre, le président soudanais Omar el-Béchir a donné le signal de la fin de l'isolement de la Syrie dans le monde arabe en effectuant une visite surprise à Damas.
La semaine dernière, le chef de la sécurité nationale syrienne, le général Ali Mamlouk, s'est rendu au Caire, où il a discuté avec son homologue égyptien de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
Enfin, ce jeudi le premier vol direct Damas-Tunis depuis 7 ans a atterri en Tunisie avec à son bord 150 touristes syriens. En rétablissant leurs relations avec Damas, les pays arabes essayent de faire face à l'influence de l'Iran mais aussi de la Turquie en Syrie.
Vers la réouverture d'autres ambassades à Damas
La réouverture de l’ambassade des Émirats en Syrie fait par ailleurs la Une de la plupart des journaux arabes, pointe notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.
Pour les journaux du Golfe, la réouverture de l’ambassade d’Abou Dhabi à Damas est « une normalisation des relations entre les deux pays pour renforcer le rôle du monde arabe dans le soutien de l’indépendance, de la souveraineté et de l’unité syrienne ».
Du côté des médias syriens, on estime que c’est un juste retour des choses et on affirme « qu’en se battant contre le terrorisme, Damas a protégé les autres pays arabes ».
Le chargé d'affaires émirati à Damas, Abdel Hakim al-Naïmi a déclaré, ce jeudi, que la réouverture de la chancellerie de son pays est le prélude au retour prochain d'autres représentations diplomatiques arabes dans la capitale syrienne.