Avec notre correspondant à Amman, Jérôme Boruszewski
Des slogans, mais bien peu de pancartes et de drapeaux. En juin, ce mouvement de protestation contre la hausse de la fiscalité avait obligé le Premier ministre d’alors à démissionner. Mais aujourd’hui, la mobilisation s’essouffle.
Motasem, un manifestant, regrette que les syndicats aient lâché le mouvement de contestation. « En juin, nous étions soutenus par les associations professionnelles, ce n’est plus le cas. Les associations professionnelles veulent donner du temps au gouvernement. Pourquoi cela ? Evidemment que je suis déçu. Sur Facebook, 40 000 personnes ont dit qu’elles allaient venir manifester ici, mais il n’y en a que 3 000 et nous nous sentons seuls. »
Mohamed, 23 ans, reconnaît que le mouvement s’essouffle. Selon lui, le pouvoir a su contenir la contestation en intimidant les protestataires. « On ne peut mettre en ligne aucune information sur Facebook ou sur les réseaux sociaux sinon, on est considéré comme un soutien des Frères musulmans. Il y a des gens des services secrets dans cette manifestation j’ai peur que la police me demande d’aller au commissariat. »
Les manifestants ont essayé de forcer les barrages des forces de l’ordre pour s’approcher de la résidence du Premier ministre. Les policiers ont dû brandir leurs matraques et menacer la foule pour la maîtriser.