Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Son silence sur le sujet avait été nettement remarqué. Pendant un mois, Benyamin Netanyahu n’a pas fait un seul commentaire en public sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué au consulat de son pays à Istanbul. Citant des responsables de la Maison Blanche, le Washington Post avait affirmé jeudi 1er novembre que le Premier ministre israélien avait demandé à l’administration Trump de continuer à soutenir le prince héritier saoudien sous le feu des critiques.
C’est donc sous la pression de cet article que Benyamin Netanyahu a fini par faire une déclaration publique. En laissant s’installer l’idée qu’il avait défendu Mohammed ben Salman sans condamner les faits, le chef du gouvernement prenait en effet le risque de s’isoler de ses alliés occidentaux et d’apparaître du côté de dirigeants autoritaires. « Ce qui s’est passé au consulat d’Istanbul est horrible et il faut s’en occuper », a donc finalement déclaré Benyamin Netanyahu.
Mais pour ne pas froisser un pays devenu un partenaire dans la lutte contre l’Iran, il a ajouté qu’il est « très important pour la stabilité du monde (...) que l’Arabie saoudite reste stable ». Lui qui présente son pays comme la seule démocratie du Moyen-Orient n’a pas dit un mot sur l’importance de préserver la liberté d’expression. Pour Benyamin Netanyahu, le plus important est d'éviter de compromettre un rapprochement jugé stratégique avec Riyad.