Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Recep Tayyip Erdogan a promis de révéler « la vérité nue » sur la mort de Jamal Khashoggi. Il a notamment annoncé des « détails » sur le commando de 15 Saoudiens accusés d’avoir torturé et tué le journaliste dissident dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
Le chef de l’Etat turc pourrait faire la démonstration que la mort de Jamal Khashoggi était un crime prémédité, comme l’affirment depuis plus de 15 jours des fuites anonymes dans la presse. Le porte-parole du parti au pouvoir en Turquie, l’AKP, a d’ailleurs parlé lundi d’un meurtre « extrêmement complexe » et « sauvagement planifié », contredisant ouvertement la version saoudienne.
Jusqu'où Tayyip Erdogan ira-t-il dans ses déclarations ?
A la veille de ce discours, dans de nouvelles révélations, les médias turcs continuaient de faire monter la pression sur Riyad et sa version des faits, une bagarre qui aurait mal tourné et provoqué accidentellement la mort de Jamal Khashoggi. Plus précisément, les médias turcs ont publié des allégations accablantes pour le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salman.
Selon eux, le chef présumé du commando a contacté à quatre reprises le bureau du prince héritier à la suite de la mort de Jamal Khashoggi. Après avoir entretenu le suspense, Recep Tayyip Erdogan ne peut donc plus vraiment se contenter d’une déclaration tiède et sans révélation. Reste à voir s’il ira jusqu’à pointer un doigt accusateur vers le régime saoudien, ou s’il se contentera d’un récit détaillé.
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