Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Depuis le début de l’enquête sur la disparition de Jamal Khashoggi, les autorités turques affirment, par le biais de fuites dans la presse, que le journaliste a été tué au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, dans des conditions atroces documentées sur un enregistrement sonore que personne, si ce n’est un journal progouvernemental, ne déclare avoir écouté.
Fichier sonore, traces ADN… Parmi toutes ces « preuves » que les enquêteurs turcs auraient déjà découvertes, l’une d’elles manque toutefois à l’appel, et non des moindres : le corps de Jamal Khashoggi. Après avoir laissé flotter un temps une théorie selon laquelle ses membres, découpés, auraient été dissous dans l’acide, les autorités turques font désormais savoir qu’elles recherchent activement le cadavre du journaliste.
Plusieurs médias turcs et l’agence Reuters rapportent que les policiers se concentreraient sur deux pistes : une grande forêt au nord d’Istanbul et une zone rurale proche de la ville de Yalova, à une centaine de kilomètres au sud d’Istanbul. Les enquêteurs auraient identifié ces lieux après avoir reconstitué le trajet en voiture du commando de quinze Saoudiens soupçonnés d’avoir tué Jamal Khashoggi. Toutes ces allégations émanent cependant de sources anonymes, le procureur chargé de l’enquête ne s’étant pas encore exprimé.