Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
De la part d'un président qui depuis son entrée à la Maison-Blanche n'utilisait pas l'expression « Etat palestinien » et qui avait même fait disparaître des documents officiels de l'administration américaine les termes de « territoires occupés », les propos de Donald Trump sur la solution à deux Etats qui est « ce qui marche le mieux » avaient de quoi cueillir à froid Benyamin Netanyahu.
Le Premier ministre israélien s'en est rapidement défendu, affirmant ne pas avoir été surpris par ces déclarations. Mais il a immédiatement cherché à en atténuer la portée, assurant qu'Israël garderait le contrôle de la sécurité sur l'ensemble de la zone située entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée.
Car Benyamin Netanyahu sait que le principe d'un Etat palestinien ne peut être accepté par une partie de sa coalition. La formation nationaliste religieuse pro-colons Le Foyer Juif a d'ailleurs immédiatement réagi.
« Aucun Etat palestinien, qui serait un désastre pour Israël, ne sera établi tant que nous serons au gouvernement », a assuré le chef du parti, par ailleurs ministre de l'Education, Naftali Beennett. Mais cette déclaration du président américain devrait tempérer les velléités de la droite israélienne d'annexer des pans de la Cisjordanie occupée.
Pression sur les Palestiniens
Côté palestinien, Donald Trump, qui souhaite présenter son plan de paix dans les prochains mois, veut contraindre les dirigeants à renouer le dialogue avec son équipe de négociateurs.
Mais ces propos ne sont pas de nature à rétablir le lien, assure l'ex-représentant palestinien à Washington qui accuse les Etats-Unis de mener des « actes qui détruisent clairement toute possibilité d'une solution à deux Etats ». Mais cette prise de position de Donald Trump pourrait accroître la pression internationale sur les Palestiniens pour ne plus refuser tout contact avec l'administration américaine.