L'Eglise copte d'Egypte secouée par le meurtre d'un moine-prêtre copte

Le procès de deux moines défroqués accusés de l’assassinat de l’higoumène (supérieur d'un monastère) du monastère de Saint-Macaire a commencé dimanche devant une cour d’assises du Delta et a été reporté au 27 septembre.

Avec notre correspondant au Caire,  Alexandre Buccianti

Le parquet a exposé son cas contre les accusés, deux jeunes moines coptes orthodoxes, Isaïe al-Makari et Philotheos al-Makari, qui risquent désormais la peine de mort. Le mobile du meurtre n'a pas été clairement établi. Cette affaire sans précèdent a provoqué une vive émotion chez les dix millions de chrétiens d’Egypte.

C’est l’essence même du monachisme copte qui est secouée par le scandale. Une affaire d’autant plus grave que c’est en Egypte, près d’Alexandrie, que certains historiens font remonter le début du monachisme avec Saint-Marc, l’apôtre du Christ.

Depuis une quarantaine d’années, la vie monachique avait connu un renouveau spectaculaire et la centaine de monastères qui se dépeuplaient refusent de nombreux novices. Des monastères qui semblent aujourd’hui victimes de leur succès. Devenus des lieux de pèlerinage pour des centaines de milliers de fidèles, ils se sont agrandis et enrichis. Les moines qui vivaient en reclus ont commencé à devenir des « influenceurs » sur Internet.

L’assassinat d'Epiphanius, supérieur de Saint-Macaire de Scété, au nord-ouest du Caire, a tiré la sonnette d’alarme. Le pape copte orthodoxe Tawadros II, duquel la victime était proche, a décidé de mettre de l’ordre dans les cloîtres. Interdiction aux moines d'avoir un compte sur les réseaux sociaux pour commencer. D’autres mesures sont à l’étude par le Saint-Synode.

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