Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les bombardements russes et syriens contre Idleb ont repris samedi, au lendemain du sommet tripartite de Téhéran après une interruption d'un mois. Cette rencontre, qui a réuni les présidents russe, iranien et turc, était consacrée à la situation dans cette province et n'a pas abouti à un accord. Moscou et Téhéran sont déterminés à lancer l'assaut contre ce dernier bastion rebelle et jihadiste, alors qu'Ankara plaide pour une solution négociée.
L'échec du sommet s'est traduit par une vaste escalade sur le terrain. Les avions russes ont lancé des dizaines de raids, alors que les hélicoptères syriens ont repris le largage de barils d'explosif. L'artillerie non plus ne chôme pas, comme en témoigne Ismaël Abdullah, membre des Casques blancs, cette organisation de secours proche de l'opposition syrienne :
Les bombardements se concentrent sur les régions du sud et du sud-ouest d'Idleb près de la province voisine de Hama. Dans ce secteur, l'armée syrienne a massé au moins deux divisions blindées, soit 20 000 hommes.
Les experts militaires pensent que l'offensive terrestre pourrait débuter dans cette région, avec comme objectif la prise de la plaine d'al-Ghab, située entre les provinces de Hama, Idleb et Lattaquié. Le but de la première phase de l'offensive serait la ville de Jisr al-Chghour, à la frontière avec la Turquie.
La bataille risque d'être d'autant plus meurtrière que 3 millions de civils, dont un million de réfugiés d'autres régions de Syrie, se trouvent à Idleb.
Le Conseil de sécurité doit se réunir ce mardi pour discuter une nouvelle fois de la situation, cette fois à la demande de la Russie qui veut rendre compte du sommet de Téhéran, selon des diplomates.