Irak: le 1er ministre al-Abadi fragilisé, Moqtada Sadr se rapproche du bloc pro-Iran

Un nouveau gouvernement de coalition se prépare-t-il en Irak ? Le Premier ministre Haïdar al-Abadi a été lâché hier samedi par un allié de poids, le populiste Moqtada Sadr, qui lui reproche sa gestion de la crise à Bassora. Depuis le début de la semaine, des manifestations émaillées de violences ont fait 12 morts dans la 2ème ville d'Irak. Un mouvement de colère face à la dégradation des services publics et plus largement contre la corruption.

Le Premier ministre est apparu très fragilisé et isolé, hier, devant le Parlement. Haïdar al-Abadi a eu bien du mal à convaincre les élus même ses alliés. Ainsi, il a été invectivé notamment par le gouverneur de Bassora lui-même, Asaad Al-Eidani, son ancien colistier.

Et puis à l'issue de la session parlementaire d'urgence, coup de théâtre. Moqtada Sadr, également son allié, a réclamé sa démission. C'est sa liste, La Marche pour les réformes (première formation au Parlement avec 54 sièges), qui permettait à Haïdar al-Abadi (42 sièges au Parlement) de conserver son poste. Un accord en ce sens avait été trouvé il y a tout juste une semaine.

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Mais Moqtada Sadr envisage maintenant une alliance avec la liste rivale du bloc dit «pro-Iran». A sa tête, l'Alliance de la Conquête s'est dite «sur la même longueur d'onde» samedi pour former un nouveau gouvernement. Cette formation, qui regroupe d’anciens combattants anti-jihadistes proches de l’Iran, dispose de 48 siègesau Parlement.

Les deux listes arrivées en tête aux dernières législatives disent donc travailler sur un gouvernement sans Haïder al-Abadi. Il faut cependant rappeler que Moqtada Sadr avait déjà tenté de se rapprocher, à la mi-juin, avec cette coalition d'ancien combattants antijihadistes. Mais l'Union avait fait long feu.

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