ONU: la situation à Idleb en Syrie inquiète au plus haut point à New York

La situation à Idleb où le régime de Bachar el-Assad menace de lancer une vaste offensive inquiète au plus haut point à New York. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir vendredi 7 septembre sur la question. Washington, qui assure pour le mois de septembre la présidence du Conseil de sécurité, espère pouvoir prévenir une nouvelle attaque chimique.

Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

Nikki Haley, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies l’a d’ailleurs affirmé lors d’une conférence de presse mardi : tous les signaux pointent vers une nouvelle attaque chimique sur cette dernière poche de résistance à Damas. « Il y a beaucoup d’élucubrations : la Russie porte des accusations contre les opposants, les casques blancs, tout ce qu’ils peuvent. Assad fait la même chose. C’est exactement la stratégie qu’ils ont toujours suivie avant une attaque chimique menée par le régime Assad contre son propre peuple. »

Mais le Conseil de sécurité s’est jusqu’à présent montré bien impuissant à arrêter les offensives déjà menées dans le sang à Alep puis dans la Ghouta orientale. Avec cette réunion publique qui se tiendra alors que la Russie, la Turquie et l’Iran se rencontrent au même moment à Téhéran, Washington espère mettre la pression et prévenir tout nouvel usage d’armes chimiques. Sans quoi Nikki Haley l’a répété : les Etats-Unis répondront à toute nouvelle attaque.

Les civils en première ligne

Au moins neuf civils, dont cinq enfants, ont été tués, mardi 4 septembre, dans des raids de l'armée russe dans la province d'Idleb en Syrie où des milliers de civils ont trouvé refuge. C'est ce qu'annonce l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres. Lors d'un point presse à Genève, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a demandé aux présidents russe et turc de trouver d'urgence une solution à la crise.

A ses côtés, Jan Egeland, chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU sur la Syrie a rappelé qu'un million d'enfants et leur parents sont pris au pièges à Idleb : « Il y a actuellement d'intenses négociations politiques et humanitaires. Si elles réussissent, des centaines de milliers de vies seront épargnées. Si elles échouent, dans les prochains jours ou les prochaines heures, nous pourrions assister à la bataille la plus cruelle de ce qui est déjà la guerre la plus cruelle de notre génération ».

« Idleb n'est comparable à aucune autre région, indique encore Jan Egeland. Des centaines de milliers de personnes s'y sont réfugiées parce qu'on leur a dit qu'elles y seraient en sécurité. La Russie, la Turquie et l'Iran avaient décrété que c'était une zone de désescalade. Nous nous tournons vers la Russie, la Turquie et l'Iran, nous nous tournons vers les Etats Unis, les pays occidentaux et les pays du Golfe qui eux aussi ont de l'influence dans la zone, pour qu'ils fassent ce qu'ils peuvent pour que les hommes qui ont des armes et du pouvoir, pour une fois dans cette guerre, fassent passer les civils avant tout ».

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