Deux yeux pétillants soulignés par un sourire malicieux, le tout auréolé de cheveux frisés. C'est le visage de Shawkan que les organisations de défense des droits de l'homme ont tenté de faire connaître à travers le monde. Il est notamment lauréat cette année du prix Unesco pour la liberté de la presse.
Mais Mahmoud Abou Zeid est toujours en prison. Cela fait bientôt cinq ans qu'il attend d'être jugé. Il souffre de dépression selon son frère. Il serait également anémique et atteint d'une hépatite C.
« Je paie aujourd'hui le prix de ma passion par ma vie mais sans la photographie une part de moi-même manquerait », a-t-il affirmé depuis sa cellule. Son ami d'enfance Ahmed Abu Saïf se souvient du jeune Mahmoud toujours armé de son téléphone Nokia, l'un des premiers téléphones portables avec appareil photo intégré.
Egyptien, Shawkan a grandi au Koweït où ses parents étaient professeurs. Il était rentré en 2009 dans son pays pour exercer sa passion : le photojournalisme. Aujourd'hui selon Reporters sans frontières, 33 journalistes sont détenus dans les cellules du Caire.