de notre correspondant à Téhéran,
Tout a commencé à la fin du mois de mai, lorsque des témoignages d'actes d'abus sexuels commis par un surveillant sur des élèves d'une célèbre école de Téhéran ont été publiés sur les réseaux sociaux et par les journaux iraniens.
L'affaire a éclaté au grand jour lorsque les parents d'un des lycéens ont découvert sur son smartphone une vidéo prise en cachette. On y voit le surveillant de l'école montrer un film pornographique à des élèves et évoquer des relations et des attouchements sexuels avec certains enfants de l'école.
Les parents ont porté plainte. Selon les médias, une quinzaine d'élèves auraient subi des violences sexuelles. La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a provoqué un véritable scandale. De nombreux internautes ont utilisé le hashtag « viols des écoliers » pour dénoncer ces actes.
Des témoignages via le hashtag #MeToo
La société iranienne reste encore assez traditionnelle, mais huit mois après le début de l’affaire Weinstein aux Etats-Unis, des internautes ont utilisé le hashtag #MeToo pour partager leur expérience en tant que victimes d'abus sexuels.
Et la plupart des témoignages viennent d'hommes ayant été victimes d'abus sexuels dans leur enfance. L'un d'eux affirme sur Twitter avoir été à deux reprises victime d'abus sexuels, il y a vingt-cinq ans, et il précise qu'il se souvient encore de tous les détails.
Des femmes ont également fait part de leur témoignage d'abus sexuels ou de violences verbales en utilisant le hashtag #MeToo. Les journaux iraniens ont largement couvert l'affaire pour dénoncer le surveillant et les violences sexuelles.
Le surveillant risque la peine capitale
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, a ordonné à la justice d'examiner l'affaire en priorité et d'appliquer la sentence divine la plus sévère. Le chef de l'autorité judiciaire a aussi demandé aux responsables de la justice de Téhéran de prendre des mesures pour juger le plus rapidement possible le surveillant.
Ce dernier a été arrêté. Âgé de 28 ans, il est marié et père d'un enfant de 3 ans. Il a reconnu avoir montré un film pornographique à des élèves, mais a rejeté les accusations de viol sur les enfants.
Ces dernières années, plusieurs affaires de viol, notamment de jeunes filles, ont provoqué un grand émoi dans la société iranienne. Les violeurs ont été pendus. Le procès du surveillant est actuellement en cours et l'homme pourrait être condamné à mort s'il est reconnu coupable de viol.