Des explosions ont été entendues à Gaza, selon plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux et notre envoyé spécial dans l'enclave palestinienne, Guilhem Delteil. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, confirme les frappes aériennes israéliennes. On ne sait pas pour l'instant s'il y a des victimes. Quant à l'Etat hébreu, il affirme avoir intercepté de nouveaux tirs de mortier. Selon l’armée israélienne, trois de ses soldats ont été blessés dans les tirs de la journée. Aucun bilan n’a été communiqué du côté palestinien.
Tout au long de l’après-midi ce 29 mai, la radio Al Quds, affiliée au Jihad islamique, a égréné les cibles touchées par l’armée israélienne. En milieu d’après-midi, l’armée israélienne disait avoir touché 35 objectifs sur sept sites différents appartenant au Hamas et au Jihad islamique, les deux principaux groupes armés de l’enclave de Gaza : des sites d’entraînement, de stockage d’armes, des quartiers généraux ainsi qu’un tunnel partant du sud du territoire palestinien vers l’Egypte puis de là vers Israël.
Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, avait prévenu qu'il riposterait « avec force » aux attaques en provenance de Gaza tôt ce 29 mai au matin. Ces bombardements ont été menés en représailles au tir de 25 obus de mortier en début de matinée. La plupart ont été interceptés, mais au moins un obus est tombé dans la cour d'une école maternelle, une heure avant l'arrivée des enfants. Pas de victimes à déplorer.
« Nous ne voulons pas d'escalade »
La confrontation s’est poursuivie dans l’après-midi. D’autres obus ont été lancés depuis la bande de Gaza. Les sirènes ont à nouveau retenti dans le sud d’Israël, forçant les habitants à se réfugier dans des abris.
Dans un rare communiqué conjoint, les branches armées des mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique revendiquent la responsabilité des tirs d'obus de mortier et de roquettes. « Nous ne voulons pas d’escalade, nous pouvons facilement contrôler cette situation », avait assuré un peu plus tôt le porte-parole du Jihad islamique, lequel impute la responsabilité de cette confrontation à l’armée israélienne qui a tué plus d’une centaine de Palestiniens ces deux derniers mois. Mais entre les bulletins d‘information, la radio Al Quds diffuse des chants patriotiques appelant à la résistance contre Israël.
Cette montée de tension arrive dans un contexte particulier. Les Palestiniens de Gaza ont lancé le 30 mars dernier une série de manifestations contre la barrière de séparation avec Israël. La fameuse « Marche du retour » a été réprimée dans la violence par les Israéliens, avec plus d'une centaine de morts, dont 60 en une seule journée, le 14 mai. Depuis, les tensions sont restées très vives entre les deux camps.