La France incite ses partenaires européens à retrouver leur souveraineté économique face aux décisions unilatérales des Etats-Unis. Une hypothèse consisterait à réactiver un règlement européen de 1996 destiné à l'époque à contourner l'embargo frappant Cuba : entreprises et tribunaux européens décideraient de ne pas se soumettre à des règles prises par des tiers. Mais cette mesure relève plutôt du rapport de force.
Autre option : s'émanciper des réseaux financiers liés aux Etats-Unis pour se mettre hors de portée des sanctions. Actuellement la plupart des virements internationaux passent par le réseau Swift, contrôlé par les Américains.
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Il s'agirait donc d'instaurer un réseau parallèle via la Banque européenne d'investissement ou une structure spécialement dédiée à cet effet. Enfin l’Europe pourrait adopter une forme de rétorsion à l'encontre des Etats-Unis en renforçant son système de contrôle des investissements étrangers risqués, afin de les bloquer.
Toutefois pour que l'Union européenne adopte ces mesures de fermeté envers les Etats-Unis, il faudra que tous les pays membres y soient prêts, conséquences comprises, au-delà des simples déclarations d'indignation.
Téhéran demande des « assurances »
Avant de rencontrer les Européens et après une étape pékinoise, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif, a demandé lundi depuis Moscou des « assurances » aux signataires de ce texte abandonné avec fracas par les Etats-Unis.
« L'objectif final de tous ces pourparlers, c'est d'obtenir des assurances que les intérêts du peuple iranien, garantis par [l'accord] seront défendus », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne au début d'un entretien avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Néanmoins, Mohammad Zarif n'a pas répété les propos de son vice-ministre selon lequel l'Iran donne aux Européens un mois et demi à deux mois pour fournir des garanties.