Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Ce sont des scènes qui se répètent d'une semaine sur l'autre. D'un côté, des soldats qui tirent des gaz lacrymogènes, mais aussi des balles réelles sur ceux que l'armée israélienne qualifie d'« émeutiers ». De l'autre, des protestataires qui s'approchent de la barrière de séparation entre la bande de Gaza et Israël, tentant de se cacher derrière des écrans de fumée noire provoqués par des incendies de pneus.
Comme les semaines précédentes, les Palestiniens participant à cette « Grande marche du retour » ont réussi à retirer des rouleaux de fils barbelés faisant partie du dispositif de séparation. Ils ont également fait voler des cerfs-volants auxquels étaient attachés des tissus ou objets en feu, les lançant vers le côté israélien de la barrière. Selon des médias palestiniens, ils ont également provoqué la chute d'un drone israélien en lançant des pierres dans sa direction.
D'après Tsahal (l'armée israélienne), ce sont 15 000 personnes qui se sont rassemblées au pied de la barrière, ce vendredi. Mais les protestataires devraient être bien plus nombreux encore à l'occasion de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem et des commémorations des 70 ans de la Nakba, l'exode de plus de 700 000 Palestiniens à la création d'Israël. Des rassemblements qui auront lieu les lundi 14 et mardi 15 mai.