Avec notre correspondant à Amman, Jérôme Boruszewski
Seulement sept électeurs sont venus glisser leur bulletin dans l'urne durant les quatre premières heures du vote au bureau Sharif Hussein, au point que les scrutateurs s'ennuient. « J'ai choisi le parti chaldéen, personne d'autre ne me plaisait, dit Benjamin, venu voter avec son épouse. S'il n'y avait pas de candidat chaldéen en lice, je ne serais pas allé voter. »
Car pour beaucoup d'Irakiens de Marka, l'Irak n'est plus l'avenir : ils espèrent aller s'installer en Australie, au Canada, ou en Europe. Comme cette femme de 56 ans, qui n'ira pas voter. « S'il y avait des candidats chrétiens, honnêtes et capables de me faire émigrer vers un pays tiers, alors je voterais pour eux. S'il y avait des candidats qui n'étaient pas corrompus, alors j'irais voter », lance-t-elle.
Thamor s'abstiendra également. Il n'a pas confiance en la classe politique de son pays et affirme qu'on lui a proposé 200 dollars [environ 170 euros] pour que lui et son entourage votent pour un candidat en particulier : « Ce sont tous des voleurs, comme l'a dit Moqtada Sadr, tous les partis sont des voleurs. »
Les bureaux de vote rouvrent ce vendredi 11 mai à 7 heures, heure locale en Jordanie.
→A écouter l'émission Décryptage - Législatives irakiennes: l’espoir après Daesh