Yémen: le chef politique des rebelles houthis tué par une frappe de la coalition

Au Yémen, le plus haut responsable politique des rebelles chiites houthis Saleh al-Sammad a été assassiné dans une frappe de la coalition menée par l'Arabie saoudite, ont annoncé ce lundi 23 avril les insurgés, menaçant de venger sa mort.

Saleh al-Sammad aurait été tué le 19 avril non loin de la ville d'Hodeida, dans l'ouest du pays. Le chef du Conseil politique suprême de la rébellion est « tombé en martyr » dans une frappe de la coalition, ont annoncé les rebelles dans un communiqué diffusé par leur agence de presse Saba ce lundi 23 avril.

C'est le plus haut responsable rebelle à être tué depuis le début du conflit en 2014. Son nom figurait sur une liste de 40 responsables houthis dévoilée en novembre 2017 par l'Arabie saoudite qui a mis à prix leur tête avec des récompenses totalisant 440 millions de dollars.

Saleh al-Sammad a été remplacé comme chef du Conseil politique par Mehdi Hussein al-Machat, selon le communiqué.

Vengeance

Mais le chef suprême des rebelles chiites, Abdel Malek al-Houthi, a promis de venger la mort de Sammad, dans une déclaration diffusée par la télévision des Houthis, al-Massirah. « Ce crime ne restera pas impuni, a-t-il lancé. Les forces de l'agression, à leur tête l'Amérique et l'Arabie saoudite, doivent assumer les conséquences » de cet acte. Selon lui, six autres personnes ont péri dans cette frappe de la coalition.

Début avril, Saleh al-Sammad avait proclamé 2018 « l'année balistique par excellence », en allusion aux missiles tirés contre le royaume saoudien par les rebelles.

« Une vitrine » de la coalition rebelle

Mais pour Franck Mermier, directeur de recherche au CNRS, anthropologue, spécialiste du Yémen joint par RFI, sa mort n'aura pas d'impact majeur sur le rébellion. « Saleh al-Sammad était une vitrine de ce pouvoir rebelle, de cette coalition » entre les Houthis et des partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh tué dans des combats avec les rebelles chiites en décembre dernier après avoir tendu la main à l'Arabie saoudite, explique le chercheur. Pour autant, il n'était « pas véritablement un dirigeant de premier plan du mouvement houthi » dirigé par Abdel Malek al-Houthi, ajoute-t-il.

(Avec AFP)

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